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La belle histoire de l'Eglise de Nianing

Il existe dans le village de Nianing une église qui attire spontanément le regard. Mais au-delà de son aspect esthétique, l’église Epiphanie du Seigneur de Nianing a une histoire belle et particulière qui mérite d’être racontée.


Façade principale de l'église de Nianing

Un généreux parrain qui veille sur Nianing


C'est Patrick Thélot, président du groupe Sofinord et de l’Association « Enfance et nature » qui a financé la construction de l’église. La bénédiction et la pose de la première pierre de l'édifice a eu lieu le 11 décembre 2014 et l'inauguration s’est déroulée le 4 février 2018. C’est une bâtisse majestueuse qui est devenue un lieu de visite incontournable pour les touristes de passage, un véritable cadeau du ciel que les habitants de ce petit village côtier ont réceptionné. Il faut dire que Patrick Thélot est le "bon génie" du village et on ne compte plus les installations qu'il a financées au bénéfice des habitants.


Un architecte audacieux pour l'église de Nianing

un cybium

L’église de Nianing est un modèle de bâtiment en forme de coquillage conçu par l'architecte Nicolas Vernoux-Thélot pour s’adapter aux climats chauds et fonctionner grâce à une climatisation naturelle inspirée des termitières. L'ellipse du bâtiment réinterprète la forme du cymbium, ce coquillage en forme de spirale très répandu sur la Petite-Côte.


D’une superficie de 455 mètres carrés, son volume de 800 places assises se caractérise par une succession de six voûtes, prolongée par la hauteur du clocher qui joue le rôle à la fois de signal et de cheminée de ventilation.


En effet, le village de Nianing connait une température moyenne de 26.3 °C avec un climat chaud et sec tout au long de l’année. Les messes et cérémonies ont lieu en journée lorsque la température est maximale, d’où l’importance de concevoir un bâtiment qui puisse apporter un confort thermique optimal pour les usagers de cet édifice religieux, le tout sans climatisation, selon une conception inspirée des termitières africaines.


Partout ailleurs, les églises sont orientées vers l’est. Celle de Nianing, elle, est orientée au sud-est pour se protéger de l’harmattan, un vent sec et chaud rempli de poussières du désert soufflant nord-est et qui balaye la côte entre Avril et Novembre. En parallèle, notamment la nuit, des alizés nord-ouest venus de l’océan rafraîchissent la température de l’air. L’axe sud-est de l’édifice permet donc de profiter au mieux de ces deux sources chaudes et froides. Et c’est le clocher de l’église, conçu comme une cheminée de ventilation, qui va permettre cette adaptation. L’air chaud est attiré vers le haut et évacué par ces cheminées. En parallèle, cela crée un courant d’air dans les parties basses grâce à des petites ouvertures, ce qui permet de rafraîchir l’ensemble.


C'est la dernière voûte qui abrite le clocher accessible par un escalier hélicoïdal qui culmine à 45 mètres sous la croix métallique d’environ huit mètres. Le chantier a été réalisé par EIFFAGE Sénégal.


Un lieu de rassemblement pour tous


L’église Epiphanie du Seigneur de Nianing est évidemment d'abord un lieu de prière. Mais elle est aussi un site touristique attractif qui attire les visites des touristes de la petite côte.

Particulièrement attendue des paroissiens du village, cette église est aussi une fierté pour tous les habitants dans ce pays à 95% musulman.

Premier à prendre la parole lors de l'inauguration de l'édifice, le chef du village de Nianing, Ibrahima Sarr, n'a pas manqué de manifester sa joie, rappelant d'emblée que cette église appartenait à toute la population, musulmans comme chrétiens. « Ce sera un patrimoine pour nous tous car dans ce village il n’y a pas de différence entre chrétiens et musulmans. Nous sommes tous des frères et c’est une fierté pour nous tous d’avoir une église moderne », a-t-il déclaré.

Comme en écho, le cardinal Sarr s’est félicité de la bonne entente entre les deux communautés, devenue une tradition ; il n'a pas manqué de demander aux populations du village de continuer dans cette voie pour que la religion ne soit "jamais perçue comme une concurrence, une adversité ou un frein à la solidarité humaine".




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