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La Biennale de Dakar

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Il est un évènement culturel qui mérite le détour au Sénégal : la Biennale d’art contemporain de Dakar, dénommée Dak’Art. Initialement prévue pour se dérouler entre le 16 mai et le 16 juin, l’édition 2024 de la Biennale a finalement été reportée du 7 novembre au 7 décembre prochains. En effet, le déroulement décalé des élections présidentielles du printemps a entrainé un blocage des fonds publics attendus, rendant impossible la tenue de la Biennale aux dates préalablement convenues.


La Biennale de Dakar est devenue la plus importante manifestation du genre sur le continent africain. Elle a été instaurée par l’État du Sénégal avec une première édition dédiée à la littérature en 1990. Dès sa seconde édition en 1992, la Biennale « Dak’Art » fut ouverte à l’art contemporain avant d’être définitivement dévolue à la création africaine contemporaine en général à partir de 1996.


La Biennale de Dakar a permis de révéler de nombreux artistes africains. Elle a suscité des vocations et a aussi participé à renforcer la crédibilité et la notoriété de différents intervenants : critiques d’art, journalistes culturels, responsables de galerie, scénographes, etc… De nombreux événements sur l’art contemporain, en Afrique comme en dehors du continent, s’inspirent désormais de l’expérience de Dak’Art.


La biennale de Dakar a beaucoup encouragé l’organisation d’expositions en marge de la sélection internationale (le « in »). Le « off » de Dak’Art est ainsi devenu une composante essentielle de l’évènement, avec la participation d’artistes locaux et étrangers de tous les continents qui exposent leurs œuvres à Dakar mais aussi à Thiès, Ziguinchor, Mbour, St-Louis ou Kaolack qui proposent maintenant des expositions « off ». Un des hôtels de Nianing y participe d’ailleurs.


L’édition 2024, sous la direction artistique de Salimata Diop, critique d’art et commissaire d’exposition, aura pour thème général « The wake », c’est-à-dire le sillage, l’éveil ou encore "xàll wi" en wolof. Les deux pays mis à l’honneur cette année seront les États-Unis et le Cap-Vert. Comme l'indique le site de la Biennale :


"Dans un parcours immersif, porté par une scénographie intimiste, puissante et grave, les visiteurs découvriront les œuvres de 58 artistes d’Afrique et de la diaspora. La sélection artistique de cette édition illustre l’extraordinaire créativité africaine avec une diversité de médiums, de techniques et d’univers artistiques. Des arts de l’illustration à la réalité virtuelle en passant par les arts sonores, la sculpture ou encore la photographie, le processus de sélection a été guidé par un engagement en faveur de l’inclusivité, dans une recherche d’équilibre qui transcende les frontières de la matière, de l’expression et de la pensée".


Porté au départ par la communauté des arts plastiques du Sénégal, DAK’ART s’est imposée au fil des éditions comme un événement panafricain d’envergure internationale dédié à l’art contemporain. En assurant la promotion d’artistes plasticiens africains sur la scène internationale, la Biennale renforce la présence de l’art africain contemporain sur le marché international, ce qui en fait un rendez-vous artistique incontournable.


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Rusty world : un monde d'où l'humain aurait disparu

L'artiste Fally Sène Sow a ainsi été une des grandes révélations du Dak’Art 2022. Son installation «Rusty World», unique en son genre et dont le processus de création est en soi une histoire peu banale, a confirmé son immense talent de bâtisseur d’œuvres. Il a d’ailleurs été l’année suivante l’un des invités d’honneur du centre d’art contemporain de la Fondation Blachère en France dans le Lubéron (lire ici l'article paru dans Le Point).


Plus de 400 évènements « off » sont ainsi venus compléter l’édition « in » de 2022, ménageant surprises et découvertes en si grand nombre qu’il était impossible de tout voir : quand Dakar célèbre l’art, c’est aussi la danse, le spectacle vivant, le cinéma et la musique qui s’invitent au plaisir de la découverte.


Si Dak’art célèbre ainsi l’art de la fête, la Biennale favorise aussi l’émergence d’un marché : c’est toute une économie de l’art naissante qui voit le jour dans l’ouest africain autour du pôle dakarois, lequel attire tous les deux ans de plus en plus créateurs, amateurs, connaisseurs et visiteurs. Pourquoi ne pas profiter de votre venue à Keur Camape en novembre pour faire un saut à Dakar ?

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